Limoges Triathlon

Nice

Chris Pithon à l'Ironman de Nice !

Par Le 07 juil 2014

Seul représentant du Limoges Triathlon à l'Ironman de Nice, le 29 juin dernier, abandonné de tous ses compagnons de combat Bouche cousue, Chris a vaillamment défendu les couleurs du club, avec une très belle performance en 10h50 !

Son récit de la course:

A peine deux heures de sommeil et un lever à quatre heures en ce dimanche, je lance un scanne cérébral : les douleurs lombo-sciatiques sont présentes mais gérables. Plus tard, tandis que je descends l’avenue Jean Médecin, je croise de joyeux personnages qui en sont déjà au ravito avant d’aller dormir : kebab, dernière bière et cigarette ! L’un d’eux me lance : « Pars sans moi, je ne finirai jamais, j’suis trop bourré ! ». Arrivé dans le parc, les pneus respirent à pleine chambre, je suis rassuré. Dépôt de sac « after race », je suis le mouvement, on attend l’ouverture dans la rampe pour accéder à la plage du centenaire. J’enfile ma combi et m’aperçois que quelque chose me gène au niveau de la poitrine… j’y ai oublié mon tube d’oxydant que j’avais glissé là pour ne pas me gêner (on ne se refait pas). Je tente un petit échauffement « pour voir » et je me rends compte que je ne pourrai pas mettre du tout les jambes tant le nerf sciatique est pincé du côté gauche. Je me place à la limite des concurrents escomptant réaliser 1h10 et 1h14… Les pros partent bien en ligne et dans l’eau avec leur joli bonnet doré. 6h30, c’est à notre tour ! Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé mais les premières lignes des 1h10 n’ont pas réagi tandis que les 1h14 étaient déjà dans l’eau. Très vite, nous nous sommes heurtés à un mur et personnellement je n’ai pas vu de contournement possible. Passage à tabac en règle par ceux qui viennent de derrière… je suis coulé deux fois, tasse et re-tasse, lunettes baissées. A ce moment, je ne pense qu’à m’en sortir et je me souviens avoir pensé à abandonner. Je lutte pour ne pas céder à la panique et, à l’aveugle, je me mets le cap à gauche toute ! Péniblement je me calme, replace mes lunettes et me promets de ne plus jamais faire Nice à moins que Zeff et Tim, bras armés, m’ouvrent un chenal en taillant dans le vif de la masse ! Sérénité recouvrée, je ne suis plus dans la course, je me perds en contemplation dans la couleur des profondeurs et observe médusé quelques créatures urticantes. A la transition, c’est le bouchon comme à Saint Arnoult mais avec tout cela, je ne sens plus de douleurs…

J’en arrive enfin au vélo et suis à mon aise… je rattrape du monde. Raide la Contamine ! Sur les hauteurs, il commence à pleuvoir et assiste nombre de dérapages et chutes. Comme une impression de déjà vu quand un concurrent me double et entame une descente vertigineuse avant de s’écraser contre un muret : il casse son dérailleur et pleure toutes les larmes de son corps. J’ai froid mais ça va, je ne me laisse pas tenter de mettre toute la gomme : je veux signer un 3h50’ au marathon (comme l’a prédit celui qui invoque Sainte Rita) et veux donc en garder un peu. Revenu en bas, se profile la Promenade, il pleut des cordes et j’ai vraiment froid. 

Pas mécontent de ma transition, c’est parti pour le marathon. Je pense partir sur des bases de 11h/heure, ce qui me satisfait amplement mais pour faire 11heures au total, je sais qu’il faut que je tienne jusqu’au bout ainsi. Je surprends un commentaire d’un spectateur à son collègue à mon endroit : « Comment il arrive à courir en se tenant comme ça ! ». Ses talents d’observateur lui font honneur. Les 10 premiers km passent sans trop d’encombre mais je me sens faiblir sur les 10 suivants et essaie de me relancer. Le soleil est revenu et c'est le hammam !!! Au 28ème, j’ai comme l’impression qu’une armée de 300 Colomine en armure me tombe sur les lombaires… stoppé net !!! Un peu plus loin ce sont mes cuisses qui se tétanisent. Pour moi, le dernier tour n’en finira pas ! Je marche parfois, mon tronc doit bien accuser un angle de 30° par rapport à mes jambes et je mets toute ma volonté pour en finir. Surprise au final, mon objectif est atteint en un peu moins de 11 heures ! Un moustachu ventripotent me remet une médaille et beaucoup pleurent autour de moi. Un jeune anglais me tombe dans les bras (j’aurais préféré sa sœur…). Plus tard, au moment de récupérer mes effets personnels, on m’annonce que mon sac est perdu… je vais attendre presque deux plombes avant de passer derrière pour le retrouver. Voilà tout !

Un grand bravo à Chris !

Promis, l'an prochain on te laisse pas y aller tout seul ! Langue tirée